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Nul n’est encore immunisé contre la COVID-19, la maladie due au nouveau coronavirus. À court terme, les bureaux d’audit ne sont pas non plus à l’abri de ses effets. De fait, dans de nombreux pays et régions, les bureaux ont fermé leurs portes et les auditeurs travaillent à la maison.
Mais qu’en est-il des répercussions à plus long terme? Vos plans d’audit de performance sont-ils à l’abri de la COVID-19? Voici cinq questions utiles à se poser.
- Certains audits prévus devraient-ils être repoussés? De nombreux organismes publics sont mobilisés pour faire face à la COVID-19. Au-delà de l’urgence sanitaire, ces organismes mettent sur pied de nouveaux programmes économiques et sociaux pour atténuer les conséquences de la crise au sein de la population. Les audits de performance à venir ou qui viennent de débuter pourraient ne plus être réalisables en raison du changement des priorités. Même si un programme ciblé n’est pas concerné, d’autres volets de l’organisation auditée peuvent être mis à contribution et retenir toute l’attention des hauts fonctionnaires. En poursuivant un audit pendant une crise, vous pourriez passer pour insensible.
- Certains audits prévus devraient-ils être devancés? À l’inverse, il peut être tout à fait opportun d’entreprendre des audits qui étaient prévus à une date ultérieure. Certains programmes publics sont largement à l’arrêt, notamment ceux qui impliquent des contacts directs, des opérations à l’étranger ou des activités non essentielles de soutien administratif. Même si le programme visé reste opérationnel, le personnel peut travailler depuis la maison et avoir du temps disponible dans la mesure où certaines tâches ne sont plus possibles. La direction du programme peut se réjouir que l’audit ait lieu pendant cette période, plutôt que lorsque la situation sera revenue à la normale et que les activités auront repris leur rythme soutenu.
- Les risques ont-ils sensiblement changé? La crise de la COVID-19 accroît les risques existants et en crée de nouveaux. Dans de nombreux pays et régions, de nouveaux programmes d’ampleur sont lancés en seulement quelques jours, d’où le risque élevé d’une insuffisance des contrôles. Même lorsque les risques résiduels sont faibles, les contrôles peuvent être laissés de côté du fait que le personnel concentre ses efforts sur la gestion de la crise. En outre, la crise jette un nouvel éclairage sur les risques existants : souvent, les mesures d’urgence n’ont pas été bien planifiées, les données clés n’étaient pas disponibles, les ressources en ligne étaient inadéquates et les différents ordres de gouvernement n’ont pas coordonné leur action (ce qui justifie la réalisation d’audits collaboratifs touchant plusieurs ordres de gouvernement).
- Est-ce le bon moment pour échanger avec les parties prenantes? La sélection des audits est l’occasion idéale de mobiliser les parties prenantes. Ces dernières (comme les groupes d’intérêt, les autres organismes d’audit et de surveillance, les experts et les membres du comité de surveillance législative) peuvent apporter un éclairage utile sur les risques, suggérer des idées d’audit spécifiques ou commenter les pistes déjà mises en lumière. Le fait de les faire participer permet de mieux faire connaître la pratique de l’audit de performance. Comme les parties prenantes peuvent ne pas être en mesure d’effectuer la totalité de leur travail à la maison, le moment peut être particulièrement propice pour les consulter.
- Devrais-je mettre à profit les disponibilités en temps du personnel pour améliorer le processus de sélection des audits? Les auditeurs confinés chez eux peuvent avoir du temps disponible qu’ils pourraient consacrer au processus de sélection des audits. Il est possible que certains auditeurs de performance (ainsi que certains auditeurs financiers) n’aient encore jamais contribué à la sélection d’audits et qu’ils souhaitent faire part de leurs idées d’audit ou de leurs réflexions sur les risques. Le moment est peut-être venu d’améliorer la « connaissance des activités » dans des domaines qui n’ont pas été récemment audités. Ou bien encore, le personnel disponible pourrait contribuer à approfondir l’analyse des données du bureau d’audit pour renforcer la sélection des audits, notamment en examinant les récents audits de performance de manière à déterminer les domaines insuffisamment abordés et à cerner les risques pangouvernementaux. Enfin, la conjoncture offre peut-être l’occasion idéale de réexaminer et d’améliorer le processus actuel de sélection des audits. La Fondation canadienne pour l’audit et la responsabilisation a publié un document de travail sur la sélection des audits qui présente de nombreux exemples de bonnes pratiques adoptées au Canada et ailleurs. La Fondation a également animé des ateliers de formation sur la conception des audits dans plusieurs bureaux d’audit au Canada et à l’étranger.
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