le 20 août 2020
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Entrevue avec notre président-directeur général, John Reed, avant son départ à la retraite
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Notre président-directeur général, John Reed, prend sa retraite début septembre. John a rejoint la FCAR en 2012 au poste de vice-président de l’audit de performance, et il en est le président-directeur général depuis 2016. Pendant toute sa carrière à la FCAR, John a joué un rôle déterminant à tous les niveaux de l’organisation. Il décrit ci-dessous les nombreux changements et évolutions dont il a été le témoin au sein de la Fondation. Dans le cadre de ses fonctions de vice-président, puis de président-directeur général, il a largement contribué à propulser l’organisation vers de nouveaux niveaux de réussite. |
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Quels ont été vos premiers contacts avec la FCAR et qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre la Fondation? Pendant ma carrière au Bureau du vérificateur général du Canada, où je suis arrivé en 1996, j’ai surtout appris à connaître la Fondation par l’intermédiaire des boursiers internationaux qui travaillaient dans mon équipe. C’étaient des collaborateurs précieux, mais je n’avais pas vraiment de contact direct avec la FCAR. Je connaissais la Fondation, bien sûr, mais honnêtement, je ne savais pas grand-chose de ses activités au-delà des bourses d’études. Je crois que mon premier contact direct remonte à 2010 ou 2011, quand je suis intervenu lors de la conférence annuelle de la Fondation, à Toronto, pour présenter l’audit global coordonné sur le changement climatique que j’avais dirigé. Je me souviens encore très bien de l’accueil chaleureux et souriant que m’avait réservé Nicole Wieczorek, et toute cette expérience a éveillé mon intérêt envers la Fondation. Au printemps 2012, suite à la publication de mon audit sur l’acquisition des avions de combat F-35, je me suis subitement retrouvé sans portefeuille au BVG du Canada. Il paraît que le hasard fait bien les choses; toujours est-il qu’un appel à collaborateurs publié par la Fondation a justement atterri sur mon bureau. J’étais très intrigué par le rôle des collaborateurs dans la prestation des formations sur l’audit de performance. J’ai donc répondu à l’appel en contactant – je vous le donne en mille – Nicole, qui m’a poliment expliqué que le fait d’être un employé à temps plein du BVG du Canada ne me permettait pas de travailler comme collaborateur de la FCAR. Le point positif, avait-t-elle toutefois ajouté, était que la Fondation allait bientôt créer un nouveau poste et recruter son tout premier vice-président de l’audit de performance.
Lorsque j’ai vu l’annonce quelques mois plus tard, je savais que ce poste était fait pour moi. Il s’agissait de créer et de bâtir quelque chose de nouveau, ce qui m’a plutôt réussi dans ma carrière. Et plus j’en apprenais sur la Fondation (y compris sur la situation précaire dans laquelle elle se trouvait à l’époque), plus je voulais apporter mon aide. J’ai donc présenté ma candidature et on m’a proposé le poste. Avec le soutien appuyé de ma famille et du vérificateur général, Michael Ferguson, j’ai sauté sur l’occasion que m’a donnée le président-directeur général de l’époque, Paul Lohnes. Je ne l’ai jamais regretté. Voici une petite anecdote qui montre que la vie peut être un cercle : pour mon premier jour de travail à la FCAR, j’ai coanimé une formation au BVG de Terre-Neuve-et-Labrador avec Nicole, comme de bien entendu, et avec le collaborateur Bill Rafuse, qui m’avait recruté au BVG du Canada en 1996! Cette semaine-là, je me suis acheté une œuvre d’art locale pour célébrer le début d’une nouvelle carrière et je l’ai fièrement exposée dans mon bureau depuis lors. Quelles ont été vos principales priorités durant votre carrière à la FCAR, en particulier depuis que vous en êtes devenu le président-directeur général? L’une des premières choses que j’ai faites en tant que nouveau vice-président de l’audit de performance a été de contacter nos membres, principalement les vérificateurs généraux du Canada, pour me faire une idée de leurs points de vue sur la Fondation et de leurs priorités en matière de programmes. Ce fut très instructif et, le moins qu’on puisse dire, c’est que je n’ai pas entendu que du positif! Les priorités étaient si nombreuses que, dans un premier temps, je ne savais pas par où commencer. Cela étant, il m’a paru évident qu’il y avait beaucoup à faire pour renforcer la confiance des membres dans la Fondation et pour leur montrer qu’ils en avaient pour leur argent. Lors de mes deux premières années à la FCAR, je me suis attaché à nouer des relations, à recruter de nouveaux employés et collaborateurs, à renouveler nos programmes de formation sur l’audit de performance et à élaborer de nouveaux produits de recherche. C’était une époque assez grisante et créative et, grâce au large soutien de Julien et Pierre, nous avons pu réorganiser nos cours de formation existants, en élaborer de nouveaux et lancer plusieurs nouvelles gammes de produits (notamment des guides pratiques et des documents de travail). Quand Lesley a rejoint l’équipe, j’ai également travaillé sur notre programme de surveillance parlementaire, dont je savais qu’il était fortement apprécié par nos membres du Conseil canadien des vérificateurs législatifs.
Au-delà de ça, je suppose que l’on peut dire que ma motivation à assumer les fonctions de président-directeur général était de rendre à la Fondation ce qu’elle m’avait apporté. J’étais devenu fermement convaincu de l’importance du travail de la Fondation et de de sa contribution à la reddition de comptes dans le secteur public. Je voulais apporter de la stabilité au personnel et contribuer à assurer la viabilité financière et l’avenir à long terme de la Fondation. Nous avons aussi lancé un certain nombre d’initiatives importantes que je voulais mener à bien, comme le changement de dénomination et le repositionnement de marque de la Fondation, le renouvellement de notre programme de surveillance parlementaire et l’obtention d’un financement du gouvernement du Canada pour notre programme international, entre autres choses. Au fond, je voulais diriger. Lorsque je suis devenu président-directeur général, ma vision pour la Fondation s’articulait autour de trois objectifs primordiaux fondés sur les notions d’« unicité », d’« excellence » et d’« optimisation des ressources ». L’« unicité » consistait à regrouper toutes nos activités sous une même bannière, en exploitant et en intégrant nos programmes canadiens et internationaux au profit de tous nos membres et partenaires. L’« excellence » concernait spécifiquement le niveau de qualité de nos programmes. Dans mon esprit, nos produits de recherche, nos formations, nos conférences, nos bourses d’études, notre gouvernance et notre direction étaient déjà de premier ordre, mais je voulais que chacun s’efforce continuellement d’atteindre l’excellence et d’être reconnu comme le meilleur de sa catégorie. Enfin, l’« optimisation des ressources » désignait à la fois le fait d’être des gardiens responsables des deniers publics et de veiller à ce que nos membres en aient pour leur argent. Ces trois objectifs m’ont guidé tout au long de mon mandat de président-directeur général. Quels sont les résultats les plus importants ou significatifs obtenus durant votre carrière à la FCAR?
C’est une question vraiment difficile parce que la liste de toutes les grandes choses que nous avons accomplies ensemble en équipe est très longue. En tant que PDG, j’avais pour habitude de dresser un bilan annuel de toutes les réalisations accomplies au cours du dernier exercice – et il était toujours aussi impressionnant de les voir ainsi couchées sur papier. Ces réalisations ne se mesuraient pas seulement en termes de résultats; elles montraient aussi comment nous avions travaillé ensemble en coulisse, assuré notre gouvernance et servi nos membres. À mes yeux, le personnel et les collaborateurs de la FCAR ont prouvé à maintes reprises que « le succès a plusieurs parents », comme le dit le vieil adage. Chacune de nos innombrables réussites repose sur les contributions d’un nombre impressionnant de personnes. En termes de programmes spécifiques, je crois que le Sommet des futurs leaders est l’un de nos plus grands accomplissements. Un participant l’a d’ailleurs décrit comme « la plus belle expérience de perfectionnement professionnel de toute ma carrière ». Ce programme constitue une source d’inspiration pour la prochaine génération de dirigeants au sein de la collectivité des auditeurs et je suis convaincu que cela portera ses fruits à long terme. J’ai beaucoup appris rien qu’en y participant! Je pense également que notre soutien envers l’établissement d’un vérificateur général des Premières Nations et d’un vérificateur général de la ville de Vancouver a été particulièrement important car il a marqué une évolution dans notre contribution au bien public. J’espère que ces deux institutions verront le jour prochainement! Enfin, notre leadership mondial, nos directives et nos programmes de formation sur l’égalité des sexes et les objectifs de développement durable des Nations Unies font figure de pionniers.
Dans un autre ordre d’idées, je pense que le changement de dénomination de la FCVI, qui est devenue la Fondation canadienne pour l’audit et la responsabilisation, ainsi que notre repositionnement de marque et notre nouveau site Web, ont propulsé la Fondation vers de nouveaux sommets. La nouvelle dénomination et le nouveau logo nous ont permis de recentrer nos activités et d’accroître notre rayonnement et notre visibilité. Au plus haut niveau, ce qui me frappe le plus, c’est peut-être la réputation croissante de la Fondation. Les manifestions en sont nombreuses. Le volet Bourses d’études de notre programme international fait par exemple l’envie du monde entier et nous recevons continuellement des demandes de participation émanant de différents pays et particuliers. À l’échelle canadienne et internationale, nos cours de formation sur l’audit de performance suscitent un intérêt considérable depuis quelques années, davantage grâce au bouche à oreille qu’à la publicité. Sur les médias sociaux, nos abonnés sont plus nombreux que jamais, et le professionnalisme et le contenu de nos produits de recherche et de nos communications aux membres sont régulièrement salués.
Par ailleurs, même si la Fondation se consacre surtout aux pratiques d’audit de performance, notre travail de surveillance parlementaire n’en est pas moins important et impressionnant. À titre personnel, j’ai été ravi qu’on me demande de prendre la parole devant le Parlement du Rwanda, alors que nous y organisions une séance d’orientation sur les comités des comptes publics en 2019. Sur le plan organisationnel, les propos tenus par le président du CCP du gouvernement fédéral, Kevin Sorenson, devant ses collègues provinciaux et territoriaux lors de la conférence du Conseil canadien des comités des comptes publics de 2019 illustrent peut-être le mieux la réputation extraordinaire dont nous jouissons dans la communauté de la surveillance : « Notre meilleure décision aura été d’impliquer la FCAR dès le départ et c’est là le meilleur conseil que je peux vous donner – faites participer la FCAR à votre CCP. » J’ajoute que notre réponse à la pandémie de COVID‑19 a été rien de moins que remarquable. Au lieu de ressasser le problème, nos employés et nos collaborateurs se sont concentrés sur les solutions, transformant en quelques mois seulement les programmes de formation, les communications, les processus de recherche, la budgétisation, le soutien international et l’environnement de travail. La créativité et l’innovation constantes du personnel, ainsi que son engagement envers la Fondation et ses membres et partenaires, font toute ma fierté. Tout cela est de très bon augure pour l’avenir. Quels aspects de votre travail à la FCAR vous manqueront le plus? Eh bien, je tiens tout d’abord à dire que le poste de président-directeur général de la FCAR a été l’expérience la plus stimulante et la plus enrichissante de ma vie professionnelle et le sommet de ma carrière. Et croyez-moi, ce n’est pas rien, car j’ai connu une carrière des plus enviables (du moins jusqu’à présent), faite de nombreux hauts (et de quelques bas). J’ai occupé de bons postes, exploré le monde et travaillé avec des gens très intelligents, et j’ai pu assouvir ma passion pour la protection de l’environnement.
Les membres du personnel et les collaborateurs avec qui j’ai travaillé, et la stimulation intellectuelle que m’ont procurée leur créativité et leur caractère innovant et entreprenant, vont incontestablement me manquer. Je n’aurai pas non plus l’occasion de célébrer avec eux les nombreux succès qu’ils vont assurément engranger. En fin de compte, je pense que c’est le rôle de dirigeant qui me manquera le plus. Bien que le fait d’être aux commandes comporte sa part de stress, le leadership est enivrant et j’éprouve une grande satisfaction à permettre à d’autres de se développer, de s’épanouir et d’obtenir des résultats remarquables. Mais toutes les bonnes choses ont une fin et je me réjouis d’adopter un rythme plus lent pendant ma retraite, de passer du temps avec ma femme Josée sur le lac Mississippi et de profiter des nombreuses distractions qui nous occupent – les huards, les ours, les inondations, notre bateau ponton, mon atelier, et une foule de voisins et d’amis intéressants. Et qui sait, avec le temps, peut-être aurai-je la chance de continuer à soutenir le travail de la Fondation, d’une façon ou d’une autre. Pour conclure, j’aimerais d’abord exprimer toute ma gratitude à Brian Bost, à Jim Sylph et aux membres du conseil d’administration de la FCAR qui m’ont donné la chance de diriger cette organisation et ce groupe de personnes extraordinaires. Je serai également à jamais reconnaissant à Michael Ferguson pour son soutien indéfectible pendant ma carrière à la FCAR. Ensuite, du fond du cœur, je tiens à remercier tous les membres du personnel, les collègues et les amis qui m’ont soutenu et qui ont appuyé ma vision de la Fondation au fil des ans. Quelle aventure nous avons vécue ensemble! Enfin, j’adresse à mon amie et collègue Carol Bellringer tous mes vœux de réussite et de bonheur en tant que nouvelle présidente-directrice générale. Je sais qu’elle prendra très vite conscience des qualités exceptionnelles du groupe de personnes qu’elle a la chance de pouvoir diriger. |