La dégradation de l’environnement et les pressions qu’il subit demeurent un sujet préoccupant. Au Canada, d’importantes préoccupations environnementales ont été soulevées. Qu’il s’agisse du déclin de la biodiversité ou de la contamination de l’eau potable, des effets du changement climatique ou du smog urbain, des nappes aquifères menacées ou des espèces envahissantes, d’un océan à l’autre, les collectivités et les écosystèmes sont aux prises avec des problèmes sur lesquels on ne peut fermer les yeux. La bonne nouvelle, c’est que les audits de la performance constituent une excellente opportunité d’apporter des changements, d’avoir un impact et d’ajouter de la valeur.
Voici certaines choses à faire pour augmenter l’impact positif d’un audit de la performance environnementale
Critères : produire un impact positifLes règlements gouvernementaux en matière d’environnement sont souvent fondés sur des exigences minimales. Un raccourci plausible que les auditeurs peuvent prendre est de produire des rapports sur le respect des règlements, lignes directrices ou politiques. Ces outils fournissent un ensemble non controversé de critères qui seront facilement acceptés par les organisations auditées et compris par les intervenants. Mais, étant donné que les exigences environnementales sont souvent intrinsèquement minimes, cette approche peut s’avérer une occasion manquée de produire un audit à fort impact qui ferait une différence positive. Les auditeurs peuvent produire des rapports qui vont au-delà de la conformité parce qu’ils :
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Étendue : la définir en tenant compte des liensLes questions environnementales sont souvent liées. L’utilisation d’une approche qui incorpore les trois volets du développement durable (économie, environnement et société) permet une perspective plus large et est une bonne façon de faire ressortir la mosaïque des liens qui caractérisent souvent les problèmes environnementaux. La société est formée de différents groupes qui ont des priorités variées, pouvant inclure la croissance de l’économie, la création et le maintien d’emplois, la santé et la sécurité des citoyens. Lorsqu’un audit environnemental réussit à faire ressortir les liens tangibles avec ces priorités, le rapport qui en résulte intéressera un plus large public et ne sera pas mis de côté sous le prétexte qu’il présente une vision unilatérale et non réaliste. |
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Rapports : utiliser les rapports d’audit pour éduquerPuisque les questions environnementales sont souvent complexes, il peut s’avérer nécessaire d’expliquer des concepts importants dans l’introduction d’un rapport pour que les lecteurs soient en mesure de bien comprendre les observations de l’audit et leur signification. Pour cette raison, il est recommandé aux auditeurs environnementaux de commencer leurs rapports par des explications destinées aux lecteurs au sujet des questions environnementales pertinentes, afin de leur donner le contexte et l’information de base. C’est l’endroit idéal pour indiquer les liens pertinents avec les principaux aspects économiques et sociaux. Les rédacteurs des rapports doivent les rédiger dans un langage simple et éviter d’être trop techniques. Les rapports d’audit environnemental qui sont les plus susceptibles de produire un impact et d’apporter une valeur ajoutée sont ceux qui arrivent à mettre des sujets complexes à la portée de tous et qui apportent aux lecteurs de l’information nouvelle. De même, les rapports qui permettent aux lecteurs de s’intéresser de près au sujet et de se préoccuper des observations de l’audit auront une plus grande portée. Les études de cas concrets atteindront cet objectif. Par exemple, les études de cas portant sur la qualité de l’environnement dans les zones urbaines se révéleront souvent très efficaces, surtout si elles fournissent des renseignements sur les effets potentiels sur la santé. |
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Recommandations : viser à créer un effet dominoPour améliorer la probabilité de présenter des observations significatives, les auditeurs peuvent viser à créer un « effet domino ». L’effet domino correspond à créer une situation où un changement apporté à un élément du système fait changer d’autres éléments dudit système; l’effet est plus grand si les éléments sont interreliés. Introduire, par exemple, une taxe sur le carbone aura un effet domino dans la société et dans l’économie étant donné qu’il y a des chances qu’elle ait pour effet de réduire la consommation des produits à haute teneur en carbone, de diminuer les émissions de gaz à effet de serre, d’augmenter l’utilisation des transports publics, d’assainir l’air, d’améliorer la santé des citoyens et d’abaisser les coûts du système de santé. Pour que cet effet domino soit optimal, les recommandations doivent viser un moment décisif, c’est-à-dire un point de déclenchement en cascade d’une série d’impacts sur plusieurs éléments du processus ou du système en cause. |
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Vous pouvez en apprendre davantage dans notre publication Comment donner plus d’impact aux audits de la performance environnementale : un document de travail.
Ce document de travail a été dirigé par John Read, PDG (ancien dirigeant du groupe de travail de l’INTOSAI sur l’audit environnemental) en collaboration avec Scott Vaughan (ancien commissaire à l’environnement et au développement durable), Jean Cinq-Mars (ancien commissaire au développement durable au BVGQ) et Neil Maxwell (ancien commissaire par intérim à l’environnement et au développement durable.
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